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Actualité des sapeurs-pompiers

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Lausanne VD: «Je n’oublierai jamais leur visage quand ils revenaient du brasier»

Proposé par : admin Le 14/10/2009 à 09:40

SuisseLAUSANNE | Le feu qui couvait dans les locaux de Secur’Archiv a été maîtrisé après dix-huit jours. Tous les hommes qui l’ont combattu étaient placés sous le commandement d’un seul: le lieutenant-colonel Jean-Luc Berney.




Jean-Luc Berney
© PHILIPPE MAEDER | Jean-Luc Berney avoue avoir été confronté à la solitude du chef.

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C’est fait. Après dix-huit jours de lutte, le feu qui ravageait les sous-sols de l’entreprise Secur’Archiv à Lausanne a été maîtrisé lundi (24 heures d’hier). Si les pompiers sont montés au front à tour de rôle, il est un homme qui est toujours resté sur le pont: le lieutenant-colonel Jean-Luc Berney. A 55 ans, il coordonnait tant les hommes du feu que la police, la sécurité civile ou le groupe sanitaire. C’est lui qui prenait toutes les décisions. «Quand je traverse la caserne aujourd’hui, c’est vrai qu’elle me semble étrangement calme, mais pas au point de regretter ce sinistre.»

– Vous avez bu le champagne?
– Non. Mais j’ai invité mes collaborateurs les plus proches à un repas lundi soir. Nous avions atteint notre but après en avoir vu de toutes les couleurs. Notre adversaire avait été de taille. C’était la fin d’une aventure intense. J’ai ressenti comme un vide. Je dois bien avouer que, derrière mon bureau, l’adrénaline n’est pas la même qu’au feu.

– Le feu a duré dix jours. Reconnaissez-vous des erreurs stratégiques?
– La première mission était de sauver des archives qu’on nous avait présentées comme ayant une certaine valeur. Nous avons essayé d’éteindre le brasier, de le ventiler et de l’inonder. Avec le recul, j’estime que nous avons exploité toutes les techniques possibles dans le bon ordre. Jusqu’à ce que nous comprenions que la seule façon d’en venir à bout, c’était d’extraire le combustible. L’opération est restée délicate jusqu’au bout: une des bennes remplies de décombres encore fumants a pris feu sur le site, et une autre chez l’entreprise mandatée pour les traiter.

– Vous vous êtes senti seul?
– Oui. Je devais non seulement prendre toutes les décisions, mais il fallait en plus que ce soient les bonnes. J’ai imposé des choix. J’ai vu l’immensité de l’attente dans les yeux de mes interlocuteurs. Par deux fois, j’ai demandé un délai de réflexion parce que, à chaque fois, je devais apprécier le risque que je faisais courir à mes hommes.

– Il vous manque, ce feu?
– Ce serait irrespectueux de ma part, mais il est vrai que c’est le plus fort que j’ai jamais vécu. Je n’oublierai jamais le visage de mes hommes quand ils remontaient du brasier. Leur visage était défait, marqué par l’effort. Ils avaient les yeux hagards et vides. Et je me disais: nom d’une pipe, mais quand est-ce qu’on va y arriver?

Source : 24 Heures - Laurent Antonoff

Lausanne VD: «Je n’oublierai jamais leur visage quand ils revenaient du brasier»

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saba118 a écrit : le 14.10.2009 21:13:

J'ai lu un article dans un journal où le commandant des "sapeurs pompiers professionnels de Genève" disait que ces hommes étaient sur place dès le début du sinistre, je trouve cette entraide très bien, toutefois je trouve regrettable que celui-ci n'aie pas stipulé que le SSA (Service de Sécurité de l'Aéroport), soit les pompiers de notre aéroport de Genève, étaient aussi présents sur place alors qu'on parle de réunification entre SIS et SSA.

A lire tout les articles parus dans la presse, on dirait que ceux-ci ne sont pas pret à travailler en collaboration avec d'autre corps genevois, je trouve cela malheureux car nous devons tous tirer à la même corde, c'est comme cela que le train avance plus rapidement et non pas se critiquer dès que l'un ou l'autre fait une erreur.